Analyse transactionnelle·Education positive·Enfance·Parentalité

Ces parents Victimes de leurs Enfants (ou de leurs Parents)

« Plus je découvre les principales causes des comportements qui nuisent aux jeunes et affaiblissent notre société, plus je crois que notre plus grand espoir de prévention réside dans un autre type de stratégie. Il s’agit d’aider les adultes qui vivent ou travaillent avec les enfants à apprendre une nouvelle façon de diriger leur famille, leurs écoles et les organismes pour la jeunesse. Cette stratégie exigera d’eux une attitude moins autoritaire, moins permissive et plus démocratique » – Thomas Gordon

Il y a quelques jours, je lisais un article intitulé « Ces enfants gâtés à qui on a laissé le pouvoir » qui abordait les difficultés que rencontrent certaines familles Norvégiennes depuis la loi interdisant les châtiments corporels. Des enfants qui décident, qui dominent et qui ont pris le pouvoir VS des parents qui adoptent le point de vue de leurs enfants…

Le lendemain matin, j’écoutais une émission de radio : « Les enfants tyrans contre leurs parents », dans laquelle l’animateur présentait la séquence qui arrivait (donc pas inclue dans le podcast) en disant quelque chose comme : « Aujourd’hui, dès l’âge de 3 ans, les enfants font la loi chez eux et dans les cours d’écoles. Parents, nous vous dirons comment réagir face aux comportements de ces enfants tyrans ».

Les mots, choisis, en disent long sur le regard de notre société à l’égard de l’enfance, de l’éducation.

* Un regard qui ne date pas d’hier *

Et ce ne sont ni les premiers ni les derniers articles, vidéos, émissions dénonçant les attitudes tyranniques et manipulatrices des enfants. Platon en parlait déjà au Vè siècle :

Socrate_et_Platon« Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants,
lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles,
lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter,
lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien et de personne,
alors, c’est là en toute beauté et en toute jeunesse le début de la tyrannie. » – Platon

Et Socrate avant lui, au IVè siècle :

« Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de l’autorité et n’ont aucun respect pour l’âge. À notre époque, les enfants sont des tyrans. » – Socrate

Ces réflexions sont donc présentes dans la société depuis bien longtemps et il semble que nous en soyons toujours au même point, du moins dans ce que laissent entendre les médias. L’éducation fait parler. L’éducation fait de l’audience. Surtout quand elle vient caresser la toute puissance ou au contraire l’impuissance parentale. L’éducation questionne et a toujours questionné.

Mais alors pourquoi aujourd’hui, après plusieurs siècles à réfléchir sur la question, l’éducation fait toujours autant parler d’elle, dans des termes qui finalement n’ont pas beaucoup évolué ? Je vais tenter d’apporter quelques hypothèses avec un regard empreint de l’analyse transactionnelle, développée par Eric Berne dans les années 50.

Les médias présentent les parents comme des Victimes de leurs enfants (d’où les enfants tyrans = Persécuteurs). Parfois de leurs propres parents (un peu moins souvent relayé par les médias, ceci dit !)… Pour finalement ancrer cette conviction chez les auditeurs/lecteurs eux-mêmes qui, s’ils s’imprègnent de ce message et l’intègrent comme une vérité, se dédouanent alors de leur propre responsabilité face aux comportements de leurs progénitures. Et au fond, qui se cache derrière ces « médias » ? Des hommes, des femmes qui sont, sans doute pour la plupart d’entre eux, des parents eux-mêmes avec leurs propres croyances, leurs propres difficultés relationnelles et parentales, leurs propres méconnaissances. Chercheraient-ils à Sauver les autres parents avec des conseils, des confirmations de leurs croyances ? Avec ces éléments, je ne peux que vous rappeler le Triangle de Karpmann :

psv

* Qui sont les vrais protagonistes ? *

Dans les deux exemples que je vous ai proposé en début d’article, il est question d’enfants qui dominent, qui prennent des décisions, qui ont pris le pouvoir face à des parents qui adoptent le point de vue de leurs enfants, d’enfants qui tyrannisent leurs parents ou les adultes en général, qui font la loi…

Pardonnez-moi, mais il y a quand même quelque chose qui me dérange ! Pour que des enfants puissent avoir ce rôle à long terme, il faut bien que de l’autre côté, des personnes les laissent le prendre. Car ce ne sont, me semble-t-il, pas les enfants qui se disent un beau jour : « Tiens, j’ai décidé que j’allais prendre le dessus sur mon parent et que c’est moi qui allait faire la loi ». Ça me semble un peu trop complexe et tordu pour un enfant (bien que certains prétendront le contraire). Des jeux, ça se joue à plusieurs, ça ne se joue pas tout seul. Et jusqu’à présent, il me semble clair que c’est aux adultes de guider les enfants et non l’inverse. Il ne s’agirait certainement pas de passer d’un mode où ce sont les parents qui ont le pouvoir sur l’enfant à un mode où ce sont les enfants qui prennent le pouvoir. L’idée étant de permettre à chaque de trouver l’équilibre qui le rend heureux et épanouis, et de favoriser des relations basées sur le respect et l’équité dans la reconnaissance des besoins.

Ceci étant dit, il est important de préciser que pour la plupart d’entre nous, parvenir à vivre des relations authentiques avec soi et avec l’autre demande un long cheminement interne. Et ce chemin est plus ou moins long, plus ou moins épineux, plus ou moins coloré selon l’histoire de chacun.

Donc des parents Victimes de leurs Enfants, oui, j’y crois. Mais je crois également que l’on se trompe de cible… Je crois que la « responsabilité » n’en revient pas aux enfants réels qui grandissent ici et maintenant mais aux Enfants Intérieurs de ces parents qui sont en prise directe avec leurs blessures, leurs émotions, leurs croyances, leurs représentation du monde de (tout) petit.

Source de l'image : http://charisme-durable.fr/content/jugnot-en-parent-controlant
Diagramme des états du moi, concept important de l’analyse transactionnelle
Source de l’image : http://charisme-durable.fr/content/jugnot-en-parent-controlant

L’Enfant du parent 

Les adultes d’aujourd’hui sont, avec plus ou moins de conscience, en contact avec l’enfant qu’ils ont été. Cet enfant a grandi dans un contexte spécifique, a vécu de nombreuses émotions, a eu des besoins qui ont été ou non satisfaits. Cet enfant s’est fait une représentation de la vie et des relations, il a pris des décisions et a intégré des croyances avec la perception propre qu’un petit enfant peut avoir de ce qui l’entoure, de ce qu’il entend, de ce qu’on lui dit, de ce qu’il en comprend. Tout cela a été enregistré dans le corps, dans la mémoire, dans l’inconscient. Cet Enfant Intérieur est toujours présent chez l’adulte.

Les parents dont les besoins de l’Enfant n’ont pas été satisfaits, ou qui ont eu une enfance dans laquelle ils ont manqué de repères, d’amour, d’attachement, ou encore qui ont subi des confusions de rôles, des relations symbiotiques risquent de recontacter, à la naissance de leur propre enfant, des émotions et des besoins enfouis jusque là et adopter des attitudes qui seront non pas guidés par l’adulte qu’ils sont mais pas leur petit Enfant qui est toujours empreint de sa perception enfantine de la vie.

Généraliser me semble peu pertinent car les paramètres sont tellement différents et spécifiques selon les histoires que je ne peux me résoudre à rédiger une pensée commune pour chaque parent. Ce que je souhaite juste en dire est que cela peut se traduire de différentes manières dans la relation parent-enfant (compétition de besoins, parentification, méconnaissance des besoins de son enfant, projections de son propre Enfant, etc.).

Le Parent du parent

De même, les parents aujourd’hui ont eu des parents, des éducateurs, des professeurs (etc.) qui ont marqué leur enfance. Des personnes qui adoptaient tel ou tel comportement face à l’enfant, face au monde, face aux autres, face à lui-même. Des personnes qui ont eux-même eu des sentiments. Ce sont toutes les croyances, valeurs, émotions, représentations des figures parentales qu’a contacté l’enfant. Celui-ci les a introjectés, de manière juste ou interprétée selon sa perception enfantine de la situation. A l’âge adulte, ces introjections restent présentes et l’adulte peut les considérer comme des réalités.

Exemples :
Une mère qui disait à ses enfants : « Il n’y a que la fessée pour te faire comprendre les choses »
Un père qui exprime une croyance profonde : Que les enfants n’ont pas leur mot à dire et que ce sont aux parents de leur inculquer la vie en leur faisant respecter l’autorité
Un oncle qui se sent impuissant face aux comportements de ses enfants et qui a tendance à céder à leurs désirs
Une grand-mère qui dit à qui veut bien l’entendre : « Les enfants, il faut les chérir. Moi, je passe après, c’est pas important ! »
Il y a autant d’exemples que de relations sur cette terre.

(Pour en savoir plus sur les états du moi, cliquez ici)

En résumé…

Pour résumer ces quelques paragraphes, je dirai que :

  • Chaque protagoniste tient un rôle dans le Triangle Dramatique. On ne joue pas seul.
  • Les enfants d’aujourd’hui sont accusés de persécuter leurs parents et les parents sont souvent montrés comme des victimes de ces enfants.
  • Les médias prennent un peu la forme du sauveur et se positionnent ainsi en « personnes qui savent » face à l’autre qui ne sait pas. Le message envoyé est : « Laisse-moi faire, tu n’es pas capable, je suis plus compétent que toi » et prive ainsi la Victime de contacter et développer ses propres ressources. Ce rôle de Sauveur est parfois endossé par certains psys ou professionnels de la relation d’aide ou de l’enfance (et je ne parlerai pas ici du système social de l’aide à l’enfance… il y a aurait beaucoup à en dire !)
  • On peut émettre l’hypothèse que les réelles personnes qui mettent les parents en difficulté, ce sont en fait eux-mêmes, à travers leurs propres représentations de la vie, leurs propres croyances, leurs propres émotions enfouies qui biaisent l’image qu’ils ont de leurs enfants et qui entravent la qualité de la relation qu’ils ont avec eux.

Pourquoi est-ce si important ?

Lorsque l’on se considère comme Victime et que l’on se complait (consciemment ou pas) dans ce rôle, on méconnaît ses propres responsabilités dans la situation et surtout sa propre capacité à résoudre son problème.
Si ce sont les enfants qui sont réellement les persécuteurs de leurs parents, il apparaît en effet encore plus compliqué de reprendre la responsabilité de la situation puisque « ce n’est pas de notre faute ! ».
Si par contre nous acceptons de voir que nous avons une part de responsabilité dans ce qui se joue avec nos enfants, si nous acceptons de nous réapproprier notre histoire et à ne pas l’attribuer à nos enfants, nous nous donnons toutes les chances de pouvoir changer.

Parce que le changement doit avant tout venir de nous.

 » Tout changement implique le changement de soi car si l’être humain ne change pas lui même,il ne pourra changer durablement le monde dont il est responsable » – Pierre Rabhi

Le débat sur la fessée fait beaucoup parler depuis quelques mois. Et beaucoup de parents s’intéressent à l’éducation dite bienveillante ou positive. Mais cette éducation n’a pas de bienveillant que le nom, elle doit être, selon moi, non pas appliquée comme une « nouvelle méthode éducative à la mode » mais plutôt vécue de l’intérieur, considérée comme une manière d’être avant d’être une manière de faire. Les conséquences dont parle le premier article que je vous ai proposé en début d’article montrent bien comment les parents ont mis de côté leurs responsabilités parentales pour « faire plaisir » à leurs enfants et « céder » à leurs désirs. Ce n’est certainement pas la bonne alternative. La bonne alternative vient de l’intérieur, d’une relation gagnant-gagnant dans laquelle l’enfant reste à une place de petit être qui découvre le monde, guidé par un adulte en lien avec ses limites/besoins/émotions.

Recontactons nos propres ressources et notre Puissance, reprenons la responsabilité de notre vie

Connaissez-vous l' »antidote » du triangle dramatique ?

Source de la photo et plus d'explications : http://lapressegalactique.net/2013/08/18/etre-en-relation-ou-etre-soi-par-veronique-baudoux/
Source de la photo et plus d’explications : http://lapressegalactique.net/2013/08/18/etre-en-relation-ou-etre-soi-par-veronique-baudoux/

Le Triangle des « 3 P » :

  • Puissance : recontacter nos ressources internes, reprendre confiance en notre capacité à vivre notre vie en pleine conscience
  • Protection : poser des repères sécurisants pour une relation dans laquelle les limites de chacun seront reconnus et respectés
  • Permission : se donner la permission d’être soi-même, de faire des choix qui sont bons pour nous

Plus concrètement, pour un parent, il s’agit de :

  • Reprendre contact avec notre Enfant intérieur. Réapprendre à écouter nos émotions, à décrypter nos besoins et à savoir faire des demandes. La Communication Non Violente est une approche très intéressante pour cette étape qui demande du temps, de l’introspection, de l’empathie envers soi pour accéder à des relations authentiques de soi à soi et de soi envers les autres.
  • Repérer quelles sont nos limites et savoir les exprimer / Entendre, reconnaître les limites de l’autre et les accepter. Cela me fait penser à l’attitude gagnant-gagnant de Thomas Gordon
  • Apprendre à se détacher de ses croyances scénariques et développer une vision du monde réajustée par rapport à notre regard d’Adulte conscient de lui et de l’autre. Accéder à l’autonomie qui est un concept clé de l’analyse transactionnelle.

Bien sûr, tout cela reste théorique et la meilleure manière d’accéder à un changement est d’expérimenter, de vivre, de faire des rencontres, de s’écouter, de lire… de Vivre.Ce sont des pistes, parmi tant d’autres, qui peuvent nous aider à nous réapproprier notre responsabilité d’adulte et d’éviter de faire porter à nos enfants le poids de notre histoire.

Il n’existe pas une bonne manière d’éduquer un enfant, si ce n’est celle d’avoir déjà pris le temps de s’éduquer soi-même.

Source photo : http://alternativemontessori.blogspot.fr/2013/05/citation-maria-montessori.html
Source photo : http://alternativemontessori.blogspot.fr/2013/05/citation-maria-montessori.html

N’hésitez pas à commenter cet article en exprimant ce qu’il vous évoque, en remettant en question des propos qui y sont écrits, en ajoutant des pistes, en précisant vos incompréhensions… de manière à la fois d’échanger ensemble et en même temps de me permettre d’améliorer ma manière d’écrire et d’exprimer ma pensée.

A bientôt !

A lire aussi : Les articles de Jesper Juul sur Family Lab

34 réflexions au sujet de « Ces parents Victimes de leurs Enfants (ou de leurs Parents) »

  1. Très bon article qui m’a inspiré quelques reflexions car je suis moi même père de 3 enfants.

    Le temps n’a malheureusement fait que compliquer le problème énoncé déjà par les grecs.
    A l’époque grecque il n’y avait qu’une cité, qu’une école (en gros les rationalistes et les sophistes) etc…

    Aujourd’hui les cités sont multiples, les écoles sont multiples, les ministres de l’éducation sont multiples, les professeurs sont multiples, les loisirs sont multiples, les camarades sont multiples et les médias sont multiples et compliquent encore plus le problème.

    Tout ces paramètres influencent insidieusement nos enfants depuis la crèche jusqu’à l’adolescence. Et nous ne voyons aucun danger durant de nombreuses années car nous avons perdu les sens qui nous protégeaient du danger et quand arrive les premiers bourgeons du printemps (l’adolescence) nous sommes abasourdi par le résultat produit.

    Alors quoi faire, et bien tout est dit dans la citation précédente:
    « Il faut une attitude moins autoritaire, moins permissive et plus démocratique ».
    Le problème est que pour appliquer cette maxime il faut être à la fois le parent, le professeur et l’ami de nos enfants. Malheureusement, la plupart d’entre nous connaissons à peine le rôle de parent, même si l’experience et les années finissent par nous apprendre quelques clefs, mais à peine nous avons compris comment gérer une période une autre période pointe son nez !
    Quand au rôle de professeur personne n’est capable d’être à la fois prof de maths, prof d’anglais, etc…
    Et malheureusement il n’y a qu’à ce prix que nous pourrons évaluer le dire des professeurs et guider l’enfant en conséquence.
    Quand au rôle de camarade, quiconque s’y s’intéresse s’y brûle les ailes…

    Alors bon courage à tous les parents

    Mohamed

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  2. Bonjour Elodie,
    Alors évidemment seuls les parents en situation d’incommunicabilité ( ou difficulté ) avec leur enfant, ou jeune adulte, et qui essaient de rétablir la communication essaient de trouver des réponses, des pistes qui puissent les éclairer.
    J’ai lu avec beaucoup d’intérêt, et d’écho, vos réflexions Elodie, ainsi que celles de tous les intervenants. Naturellement, j’ai été touchée par les analyses qui font écho à ma problématique : j’ai une fille de 20 ans, que j’ai voulue, désirée, aimée, avec qui je pensais avoir une relation saine et ouverte, que j’ai accompagnée de manière à ce qu’elle soit autonome, but de tout parent pas trop névrosé ( car nous le sommes tous en effet, en raison de notre vécu, etc … ) qui ne reproduirait pas mon schéma d’erreur pour sa vie de femme, erreur dont elle et moi avons parlé de nombreuses fois , avant qu’elle ne reproduise CE même schéma, qui me laisse déprimée, en souffrance puisque les discours que je tente de lui tenir ne sont pas entendus, et qu’au final, personne ne peut empêcher son enfant de se fourvoyer à son tour, puisqu’il est légitime qu’il fasse ses propres erreurs.
    Alors ma question ne portera pas sur ce que je peux, moi, lui apporter pour éviter qu’elle ne se fourvoie, puisque de toute façon, elle se fourvoiera, mais comment, puis-je cesser d’ être en souffrance, et évacuer la douleur que ce gâchis provoque en moi ? Je n’arrive pas à prendre du recul face à cette situation, je suis perdue, démunie face à ce problème.
    Le problème étant qu’elle est ( se croit ?) amoureuse ( trèèès ) d’un homme plus âgé ( qui se croit jeune, au vu du look, voiture, amis et intérêts, qui n’aime QUE les jeunes naturellement ….) qu’évidemment je n’accepte pas, que je sens toxique, qu’elle change au point que je ne puisse parfois plus la reconnaître, ni dans ces mots, ni ses actions, comment puis-je parvenir à me détacher de tout cela ??? Je suis perdue.

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    1. Bonjour Lucia,

      Il est délicat de répondre à une situation si personnelle, singulière et précise en un commentaire, public qui plus est. Je lis en tous cas l’énergie que vous avez mise à ce que votre fille ne reproduise pas le même schéma que le votre et qu’il est douloureux pour vous de constater qu’aujourd’hui, elle emprunte une voie qui vous semble périlleuse. Je vous propose de me contacter par mail sur elodiewiart.at@gmail.com pour en parler plus discrètement.

      Bien à vous,
      Elodie

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  3. Merci pour cet article intéressant. Je connaissais le triangle de manipulation, mais pas celui que tu proposes comme façon de le soigner. En effet, on m’a déjà dit que se faire manipuler, c’est accepter d’entrer dans la manipulation. C’est bien beau ça, mais comment en sortir !! Voici donc un début de réponse que je vais creuser.
    Par ailleurs ton article me parle beaucoup. En effet, c’est parfois difficile de se dire qu’on est sur la bonne voie en écoutant son enfant, en l’accompagnant, en posant des limites fermes, mais sans violence. Je me sens parfois épuisée dans le quotidien. Mais le plus souvent ce sont de belles pages de vie.

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  4. Bravo Élodie pour ton article et je me réjouis de voir les commentaires qu’il suscite. Je trouve ton analyse pertinente et intéressante. À mon avis, une des pistes de solution est le soutien parental. Il y a quelques années, je croyais qu’être parent ne s’apprenait pas et que toutes les styles d’éducation se valaient. J’ai maintenant 4 enfants et je pense exactement le contraire: si je veux une relation authentique et harmonieuse avec mes enfants, je dois me former et me transformer puisque ce n’est pas ce que j’ai reçu. Et le faire toute seule me prendra trop de temps, mes enfant grandissent beaucoup plus vite que ma capacité à me transformer sans aide (même s’ils sont de fabuleux guides!). Si j’avais un souhait à faire, ce serait de voir se mettre en place partout où c’est possible des cercles de paroles de parents animés par un adulte formé à la CNV mais surtout capable d’empathie et d’écoute sans jugement. Moi je vais tenter d’en organiser un mensuellement dans l’école que je tente de créer (une Écho-Éco-le), ca me semble indispensable pour commencer à améliorer mon petit bout de monde.

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  5. Merci pour cet article, que de nombreux parents, animateurs, éducateur, ou encore professionnels de l’enfance, devraient lire. Je suis moi même animatrice avec des enfants de 2 à 12 ans, pour moi, travailler avec des enfants, n’est pas une affaire anodyne. Si l’on veut réellement leur apporter quelque chose, il faut travailler sur soit, sur notre vécu, qui a un impact sur nos comportements, et peut rendre difficile, de trouver le juste milieu, le bon sens, qui manque à beaucoup de personne, afin de mettre en place une réelle relation avec l’enfant. Une relation de confiance, lui apprenant l’autonomie, l’empathie, la réflexion, l’épanouïssement..dans ses raisonnements de « petit homme ».
    Encore merci

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  6. Merci pour cet article, je l’ai partagé sur Facebook. Peut-etre que cela donnera des idées pour cheminer vers un mieux-etre dans nos familles et nos relations 😉

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  7. Merci pour cet article ! Je me sens réconfortée de lire votre analyse : je suis confiante dans le fait que nous progressons grâce à la diffusion de messages tels que le vôtre, à la fois responsabilisant et qui explique bien les tenants et les aboutissants de l’éducation.

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  8. Bonjour,
    Bel article.
    C’est vrai que l’éducation n’est pas simple. C’est une remise en question chaque jour.
    On essai de faire au mieux.
    Mais en effet, je pense que la plus grande parti de la responsabilité vient des parents.
    Je me rends compte que ce n’est pas facile. On peut perdre patiente à cause de la fatigue.
    Je sais que pour ma part je dois faire un travail sur moi concernant ma patiente après le travail.
    Il faut que j apprenne a laisser le stress au travail. As tout le temps facile.
    Mais, pour ma part, quand je rentre chez moi et que j’arrive a mettre de côté le stress du travail, mes relations avec mon fils se passent mieux.

    Bonne journée

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  9. J’ai adoré ton article il est tellement vrai et remet les choses à leurs place ! Étudiante en psychologie de l’enfant à bordeaux c’est tt à fait en lien avec ce qu’on étudie actuellement et ca sera sûrement le thème de mon mémoire ou alors « l’infantilisation des parents  »
    Bonne continuation

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  10. …très contente de découvrir ton blog, et merci pour cet article, je suis maman de deux enfants, et monitrice educatrice en mecs. Belle journée à tous 🙂

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  11. Maman d’une fille de 11 ans qui est un peu « le souffre douleur » dans chacune des écoles qu’elle fréquente, je passe mon temps à la changer d’établissement pour la préserver.. Aujourd’hui, je viens à nouveau de la changer de collège car elle se dit « persécutée » par certaines camarades et refuse d’aller à l’école. Elle passe son temps de récré à m’appeler, à me supplier d’aller la chercher, elle refuse de manger à la cantine, elle est en pleurs et moi, je n’en peux plus !!! Je passe mon temps à céder pour ne pas amplifier les états d’angoisse dans lesquels elle se met, elle nous met !
    J’ai certainement commis beaucoup d’erreurs car j’avais tendance à la « surprotéger » et malgré ma fermeté apparente et mes principre de « bonne éducation »,elle réussissait toujours à obtenir ce qu’elle voulait. J’ajoute que je suis également maman d’un fils de 26 ans qui ne m’a jamais posé aucun souci d’éducation.
    Votre article m’interpelle car selon ses anciens professeurs, elle ne laisse rien paraître en classe, ne se place pas en tant que victime et elle participe plûtot activement.
    Elle est suivi par une thérapeuthe depuis quelques semaines et aujourd’hui, je me pose cette question : est ce vraiment elle la victime ou se joue t’elle de moi, de mes émotions en tant que « maman » pour que je m’occupe d’elle encore davantage ? Un trop grand attachement « à la mère » peut il provoquer ce genre de réaction ? Je cherche les réponses…

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  12. Cet article me parle tellement et regroupe tout ce que j’essaie de faire pour moi et aujourd’hui pour mon fils depuis des années…. et globalement je trouve ça plutot sensé et logique… c’est pas forcément facile, on dérape, on fait des erreurs parce qu’on est humains et que c’est ça aussi la vie mais je trouve qu’on peut trouver un équilibre de cet façon avec le respect de soi et de l’autre… et effectivement, ça n’est pas valable que pour éduquer nos enfants, c’est une attitude que j’essaie d’avoir au quotidien et je m’appécie beaucoup plus (voire même je m’aime mais chuuut faut pas le dire trop fort) depuis que je pratique cette façon d’être… j’espère que mon fils comprendra ça aussi et arrivera à s’épanouir dans sa vie.

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    1. Bonjour Anne,
      Voilà un beau témoignage. Je vous rejoins, c’est loin d’être évident et c’est un « travail » de tous les jours mais tellement enrichissant et permettant une bien meilleure estime de soi et de l’autre 🙂
      Je vous remercie d’être restée par ici quelques instants 🙂
      Elodie

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      1. Avec beaucoup de plaisir, j’ai diffusé votre article et il fait beaucoup parlé aussi, ce qui est une bonne chose je crois… merci à vous de l’avoir écrit….

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      2. Bonsoir Anne,
        Je suis très heureuse de découvrir que cet article suscite des réactions. Est-ce possible de me communiquer le(s) lien(s) où l’on en parle que je puisse lire et participer aux commentaires si possible ? Je me sens frustrée de savoir qu’on en parle sans savoir ce qu’on en dit :p
        Bonne soirée,
        Elodie

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  13. A mon sens, on n’a pas abordé la part sociétale dans l’éducation de l’enfant.
    A l’image de ce proverbe Africain qui dit « il faut tout un village pour élever un enfant », je pense que l’enfant s’élève dans 3 espaces principaux que sont famille, école, temps libres. Et que outre, son caractère propre et défini dès la conception qui fait de lui un être unique, il est autant sous l’influence familiale que celui de la société.

    J’aime · Répondre · 1 · il y a 4 minutes

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    1. Bonsoir Béatrice et merci d’être venue participer en répondant à cet article.
      En effet, je n’ai pas parlé de la part qu’a la société dans l’éducation de l’enfant. C’est vite fait sous-entendu lorsque je parle de figures parentales qui englobent l’ensemble des adultes qui vont marquer la vie d’un enfant, mais je trouve que ça serait intéressant de développer davantage. Merci pour cette remarque !
      Au plaisir,
      Elodie

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  14. Qu’il est dur , quand on est parent de rester ferme sur une limite posée , calmement , fermement ..;
    Qu »il est tentant de céder pour ‘sauver’ son enfant de la nécessaire frustration.
    Qu’il est dur de ne pas faire plaisir à un enfant qu’on aime .
    Et pourtant !
    Une chose que j’ai apprise c’est que les enfants rois sont des adultes malheureux.
    Merci pour ce bel article.
    L Damiens
    Psychothérapeute

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    1. Contente de te lire ici, Laurent. Et merci à toi pour ton message 🙂
      Ne soyons pas des parents parfaits, faisons ce que nous pouvons, dans l’intérêt de l’enfant et du notre, avec notre lot d’erreurs et de maladresses, d’apprentissages et de réussites. On n’apprend pas à être parent, on le devient au fil du temps. C’est un beau et dur métier. Mais ô combien passionnant 🙂
      Elodie

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  15. Bonjour Elodie,

    Comme toi, je pense que ce ne sont pas les enfants qui sont responsables de ces attitudes qui peuvent les rendre détestables. Il s’agit des parents qui (souvent) essayent de compenser les manques de leur enfance (mais pas seulement car c’est bien plus large comme tu l’expliques dans cet article). Les enfants ne décident pas de devenir des tyrans. Et parfois, ce genre d’attitude peut mener à des situations regrettables et tristes où les parents rejettent leur enfant car ils n’en peuvent plus de ce comportement. Alors qui sont véritablement les victimes ? Je suis heureuse de lire cet article qui nous permet de rester attentif à notre manière d’être et de prendre conscience de notre rôle en tant que parent. C’est une question qui m’interpelle beaucoup.

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    1. Bonjour LauV,
      Bienvenue 🙂 et merci pour ton retour sur cet article.
      Je pense que les enfants ont leur part de responsabilité dans le fait de réagir ou de se conformer à telle ou telle attitude/attente du parent (dans la limite de leur âge et de leur capacité à comprendre leur environnement et je ne parle pas des situations de maltraitance ou de négligences graves !) mais que cette responsabilité n’est en effet pas celle qu’on leur attribue. C’est, comme tu l’exprimes, de notre responsabilité d’adulte de prendre conscience de notre attitude et de la réajuster face à nos enfants.
      Je me dis que si on leur enlève cette responsabilité, la réflexion faite dans l’article au sujet des parents pourrait leur être faite pour eux aussi : si on les enferme dans un rôle de Victime, dans quelle mesure peuvent-ils se réapproprier leur capacité et leurs ressources pour changer 🙂
      Au plaisir 🙂
      Elodie

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  16. Ton article m’a beaucoup parlé mon fils est dans cette période ça m’aidera a mieux l’accompagner. Je trouve ta façon d’écrire très fluide, les explications claires et j’ai particulièrement apprécié le côté historique. Merci pour ton travail

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    1. Bonjour Céline,
      Contente que ça te parle et je te remercie d’avoir pris le temps de me répondre 🙂
      Belle relation avec ton fils (c’est mieux que bon courage ou bonne chance :p )
      Elo

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  17. J’apprécie cet article et ce regard qui retranscrit bien la complexité des relations parents-enfants. Je le trouve plutôt..complet ! Well done!

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